21 janv. 2018

Six of Crows VS Les chroniques de Zi T1. Phelan - De la difficulté de rentrer dans un nouvel univers imaginaire

Décidée à commencer 2018 sur des bonnes bases, j'ai décidé de me remettre à lire de la fantasy. Ça faisait des années que je ne m'étais pas plongée dans une bonne saga - en 2017 j'ai seulement remis le nez dans le premier tome de la trilogie À la croisée des mondes pour découvrir son préquel La Belle Sauvage et voyagé en compagnie du one-shot La Princetta et le Capitaine, une odyssée merveilleuse signée Anne-Laure Bondoux. Bref, de bonnes lectures mais des univers soit déjà connus, soit exploités rapidement en un seul livre.

Alors, guidée par de bons échos de lecteurs, je me suis lancée dans la lecture du premier tome de Six of Crows !
J'ai abandonné à la page 177.

Les Six of Crows sont une bande d'adolescents rassemblés par Kaz, membre du gang des Dregs qui évoluent dans les bas-fonds d'une ville portuaire. Les Six ont pour mission de s'infiltrer dans un palais réputé inviolable afin d'enlever Bo Yul-Bayur, apparemment détenteur du secret de la fabrication d'une drogue dévastatrice. Cette mission suicide se révèle d'autant plus difficile qu'aucun des membres de l'équipée de peut se saquer.

Six of Crows est assaisonné d'une dose de magie. Les Grishas sont des humains aux dons particuliers ; ils peuvent par exemple ralentir les battements de cœur, soigner les plaies... Ce sont des êtres craints et même chassés par certains peuples. Évidemment, dans la bande des Six of Crows on trouve une Grisha et un représentant de ce peuple qui les considère comme des erreurs de la nature.
J'en profite pour te recommander
les 4 tomes de Sally Lockhart,
une saga écrite par Pullman
dans le Londres victorien ;
lis le résumé ici !

Sur le papier, l'histoire avait tout pour me séduire. J'adore les univers inspirés du XIXe siècle, avec dans les villes d'un côté les plus riches dans leur sphère privilégiée qui profitent de l'industrialisation, et de l'autre une classe ouvrière immensément pauvre qui s'entasse dans des quartiers souvent insalubres avec au programme alcool, prostitution, meurtre, etc. Le genre d'ambiance qu'on retrouve dans Sally Lockhart, la magie en moins.

Mais j'ai été refroidie dès le premier chapitre à cause de : Joost Van Poel, Hoede, Anya, Ketterdam, Henk, Geldstraat, Rutger, le Barrel, Novyi Zem, Yuri, Retvenko, Ravkan... on balance tous ces noms de personnages, villes ou régions en moins d'une dizaine de pages. Leur consonance néerlandaise ou germanique n'est pas si courante en fantasy, et j'ai à peine eu le temps de m'y familiariser avant que dans le chapitre suivant on m'en balance une nouvelle fournée. J'ai passé ma courte lecture à revenir sans cesse en arrière pour être certaine d'avoir saisi qui était qui ou quel endroit était à quel endroit. Cet exercice, en plus d'être épuisant, coupe l'envie de s'immerger dans le livre.

Pour préparer cet article, j'ai lu d'autres avis de lecteurs. C'est radical : soit tu aimes énormément Six of Crows, soit tu détestes. Je suis restée hermétique au début du livre. Outre la masse d'informations à ingérer, je ne me suis attachée à aucun personnage présenté et je ne me suis sentie nullement impliquée dans les enjeux de l'histoire. Ce n'est pas grave d'abandonner un livre - j'suis pas venue ici pour souffrir okay !? - mais je me sentais frustrée de ne pas trouver un univers fantasy à mon goût. 

Et c'est là qu'est arrivé mon sauveur, à savoir Phelan, le premier tome de la nouvelle saga de Jean-François Chabas Les Chroniques de Zi


Je me permets d'afficher en grand la couverture excessivement belle. Voilà, ça c'est cadeau pour les yeux

On passe la première partie de l'histoire (à savoir un tiers du livre) à suivre une sorcière qui a tout des des méchants des contes. C'est une prédatrice qui a soumis les bois à son autorité et qui cherche à s'emparer du bébé royal pour le dévorer. Mais malgré ces motivations effrayantes, je n'ai pas pu m'empêcher de me prendre d'empathie pour elle. Comprends-moi, j'ai passé des pages et des pages collée à cette sorcière, à guetter avec elle les soldats, à croiser les doigts pour que ses subterfuges trompent les gardes du palais et à l'encourager quand elle passe au combat. C'est le seul personnage qui est réellement présenté, et donc fatalement le seul auquel on peut s'attacher. Diable de tour de force d'écrivain que voici.
Sans trop vous en révéler, la seconde partie du bouquin se passe des années plus tard. Phelan est un jeune homme tombé sous le charme de la princesse Nara. Malheureusement, cette dernière a disparu depuis des jours et la dernière trace retrouvée d'elle mène dans les Monts Jaunes, où un Ogre semble régner. Phelan n'écoute que son courage - ainsi que son envie de changer d'air - et décide de partir à son secours, accompagné de son meilleur ami.

Étrangement, mon cerveau a associé ma découverte des Chroniques de Zi à ma
lointaine lecture de la trilogie des Chroniques du Monde Émergé, de Licia Troisi.
Peut-être parce que comme Phelan, Nihal l'héroïne de cette saga, est fille adoptive
d'un célèbre armurier et part à l'aventure avec son meilleur ami ? Ou que l'histoire
privilégie la description à l'action ? En tout cas, cette remontée de souvenirs n'était
pas désagréable !

Pourquoi Les Chroniques de Zi m'ont séduites alors que Six of Crows m'a rebuté ? Je pense que pour pleinement m'immerger dans un nouvel univers de fantasy après avoir longtemps délaissé ce genre, j'avais besoin d'y aller à petite dose. Six of Crows va trop vite ; l'action et les informations sur le fonctionnement de l'univers sont mélangés dans un grand gloubi-boulga indigeste. Au contraire, Les Chroniques de Zi prend le temps de se mettre en place, avec une structure linéaire : on découvre Phelan, on en apprend un peu plus sur son enfance, ses relations avec sa famille avant qu'il ne parte à l'aventure où chacune des épreuves qu'il doit surmonter sont à la suite les unes des autres. Je l'avoue, je suis une lectrice un peu fainéante qui aime qu'on la prenne par la main pour entrer dans un nouveau monde. De ce fait, j'ai aimé que le premier tome des Chroniques de Zi ne soit qu'une introduction aux aventures de son héros, me mettant tout juste sur ma faim pour attendre avec impatience sa suite. Au fond, que demander de plus ?

Six of Crows T1 de Leigh Bardugo • US Six of Crows 2015 • Traduction de Anath Riveline Milan • 17,90 € (version poche Le Livre de Poche jeunesse - 7,90 €) • 559 pages • 2016
Site de Leigh BardugoPage Turners, romans YA Bayard et Milan

Les Chroniques de Zi T1 Phelan de Jean-François Chabas • France • Nathan Jeunesse • 15,95 € • 224 pages • janvier 2018

6 commentaires:

  1. Personnellement, j'ai eu du mal à me plonger dans Six of Crows. Pourtant, quand j'ai réussi, c'était impossible de le lâcher ! J'ai vraiment adoré et l'histoire m'a tenu en haleine durant les deux tomes. Si tu as l'occasion de réessayer, vas-y parce qu'honnêtement c'est super !

    Charlotte.

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    1. J'ai l'impression que la grande majorité des lecteurs - qu'ils aient aimé la série ou non - ont eu du mal avec le début de Six of Crows... Peut-être qu'un jour j'aurai le courage de pousser ma lecture plus loin !

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    2. J'ai lu et littéralement dévoré les 2 tomes de six of crows... Je suis un grand fana de fantasy et pour moi, le début est très bien passé (j'ai déjà lu pire). Je te conseille vivement de continuer un jour, car bien que le début à Ketterdam puisse être en effet un peu long, la suite est un pur délice!
      Bonnes futures lectures,
      Nathan

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  2. Pas lu Six of Crows mais je viens pour dire que Sally Lockhart c'est la base ET toute mon enfance.

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    1. JE SUIS COMPLÈTEMENT D’ACCORD VIVE SALLY LOCKHART

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  3. Arf, je suis complètement d'accord pour le côté très lourd et rebutant de Six of Crows (enfin le début, parce qu'après ça n'a été que du bonheur pour ma part huhu). Sally Lockhart, toute ma jeunesse -ou presque- ! Je suis sûre que les Chroniques de Zi feront mon bonheur aussi, il faut que je me le procure ;)

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